Oral du Bac de Français 2006

Gargantua

 

Chapitre 27

 

Intro

Une simple querelle de paysans, les vignerons de Grandgousier d’une part et les fouaciers de Pichrocole d’autre part, a suffit pour déclencher une guerre, donnant ainsi au belliqueux voisin de Grandgousier, Pichrocole, l’occasion d’aller piller son territoire. Et c’est seulement grâce à l’intervention du frère Jean des Entommeurs qui permet de repousser le premier assaut de l’ambitieux mais ridicule despote qu’a pour voisin Grandgousier. Nous montrerons ainsi en quoi, derrière la parodie comique des chansons de geste, Rabelais est-il en train de faire la satire des pratiques religieuses. Nous verrons dans un premier temps en quoi ce texte est un récit burlesque de bataille qui parodie l’épopée traditionnelle puis, dans un deuxième temps, comment l’auteur s’en sert-il pour en faire la satire des pratiques religieuses de l’époque.

I Un récit burlesque de bataille sui parodie l’épopée traditionnelle

A/ Jean de Entommeurs : parodie de Turpin

è l.47 « saisit du bâton de la croix » : croix : transformé en instrument de guerre : en lance l.48 « comme une lance »

== > blasphème

è l.49 « fleurs de lys toutes presque effacées » -lys = symbole royauté

-ms effacées = effacement de l’épopée

è l.58 « sans crier gare » : J. ne prévient, moine sans pitié

è l.59 « frappant à tort et travers » il ne s’arrête pas de frapper

== > honneur mis à l’écart

è l.60 « à la vieille escrime » or escrime français moins raffiné que l’escrime Italien : ne bat pas avec art

== > fait rire

B/ Récit animé d’une bataille fantaisiste et burlesque

è l.55 « défoncé leur tambourins d’un côté pour les emplir de raisins, les trompettes étaient chargée de moussines » ; instruments de musique militaire détourné pour recueillir le raisin

_récit rythmé : énumération fantaisiste de coups l.61-65 bcq de vrb d’action « escarbouillait » « rompait » « démoulait » « avalait le nez, pochait les yeux, fendait les mendibules » « enfonçait » « décroulait » etc…

=> Hachis : corps démembrés

== > Récit exagéré = parodie de chansons de gestes

II Un récit parodique au service d’une satire de pratiques religieuses

A/ Raillerie du culte des reliques et des pèlerinages

== > ironique

B/ Raillerie des rituels

Conclusion

En arrivant aux termes de cette étude, nous pouvons conclure que l’auteur François Rabelais nous fait part d’un récit parodiant les chansons de gestes, avec au centre de ce récit, Jean des Entommeurs, qui est un moine guerrier parodie de Turpin dans la chanson de Roland. Le récit est animé d’une bataille très fantaisiste et burlesque mais l’auteur, derrière cette histoire plaisante, fait la satire des pratiques religieuses de l’époque en se raillant du culte des reliques, des rituels et des superstitions, car c’est tout ce en quoi croient les fouaciers que Rabelais décrit comme des voleurs lâches et désordonnés. Il se sert donc d’une histoire plaisante pour traiter un sujet délicat qu’est la croyance chrétienne.